AAP 2019 – Retour sur le projet TRACE

AAP 2019 – Retour sur le projet TRACE

TRACE  « Suivre l’animal à la trace :  l’iconographie animale prédynastique égyptienne au prisme de la tracéologie »

Le projet TRACE étudie des représentations d’animaux, sur des gravures datant du 4ème millénaire avant notre ère en Egypte,afin d’en savoir plus sur leurs auteurs.

La culture de Nagada se développe en Haute-Egypte pendant la période prédynastique au 4ème millénaire avant notre ère. Contemporaine de la deuxième moitié du Néolithique européen, cette culture a été découverte à la fin du 19ème, par l’égyptologue britannique William Finders Petrie.

L’art de Nagada parvenue jusqu’à nous, provient principalement de sites funéraires où l’on retrouve céramiques, objets en pierre et figures humaines. Les décors évoquent des formesgéométriques, des animaux et des figures humaines. Cette iconographie est considérée par certains comme une forme de protoécriture précédant les hiéroglyphes.

Dans cette société préhistorique, les populations pratiquent l’élevage et l’agriculture. Pourtant, l’immense majorité des images retrouvées figurent des scènes de chasse, laissant supposer que les objets découverts appartenaient donc aux classes supérieures de la population pour qui la chasse était alors un loisir.
Si ces objets semblent avoir été créés pour une élite, qu’en est-il de ceux qui les fabriquaient ? Étaient-ils des artistes, des artisans confirmés ? Reproduisaient-ils un savoir faire spécifique, des techniques standardisées ?

Dans le cadre de la préparation de sa thèse sur les « Approches archéologiques et anthropologiques de l’iconographie animale prédynastique » Axelle Brémont, doctorante à l’UMR 8167 – Orient et Méditerranée– Équipe « Mondes pharaoniques » sous la direction de Pierre Tallet, a étudié un corpus de plus de 80 peintures, gravures sur objets mobiliers et gravures rupestres avec des représentations d’animaux. Son ambition était de déterminer le tracé élaboré lors de la création du dessin. Grâce à l’étude des gravures et peintures au microscope tridimensionnel de la plateforme Plemo 3D (Sorbonne Université), les zones d’intersection des traits ainsi que l’ordre de leur réalisation apparaissent.

Les premiers résultats montrent que, pour des décors similaires, les tracés font apparaitre beaucoup de repentirs et de tracés différents. Aussi, tout porte à penser que contrairement à l’écriture hiéroglyphique qui apparaitra plus tard, il n’existe pas de formation dispensant un savoir-faire commun aux décorateurs. Les dessinateurs font preuve de talents variés. Certains sont des iconographes « dilettantes » tandis que d’autres sont plus « confirmés », les peintres sur vases étant ceux dont le geste se révèle le plus sûr.

Malgré la reconnaissance de sa valeur patrimoniale, il reste encore beaucoup à découvrir de l’art de Nagada, dont les traces archéologiques sont encore assez peu documentées. Le projet TRACE permet ainsi d’en apprendre plus sur cette société qui a précédé la mise en place d’un État centralisé et de l’écriture avec les premières dynasties pharaoniques.

Où voir des objets de l’art de Nagada ?

  • En France

Musée d’archéologie nationale de Saint Germain en Laye et Musée du Louvre

  • A l’étranger

Petrie Museum of Egyptian Archeology
British Museum Londres

Mais aussi au Pitt-Rivers Museum d’Oxford, aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles et bien-sûr au Musée du Caire.

En savoir plus