Conférence : Nouvelle lecture des campagnes gallo-romaines à la fin de l’Antiquité et transition avec le début du haut Moyen Âge

Saison Antiquité en partenariat avec l'INRAP

  • Le 15 nov. 2023

  • 17:00 - 19:00

  • Conférence à distance

Cycle de conférences « Nouvelles approches sur l’Antiquité à travers l’archéologie préventive »

organisé dans le cadre de la saison scientifique et culturelle « Antiquité » de l’Inrap.

 

La période de l’Antiquité tardive (4e-6e s. de n-e.) voit une profonde transformation des campagnes et du monde rural en Gaule.

Les signes les plus visibles se manifestent dans la transformation de l’aspect des établissements agricoles, avec l’abandon progressif des traditions architecturales romaines et l’apparition de nouveaux aménagements ou de modèles d’organisation des exploitations, que l’on rencontre ensuite durant le premier Moyen Âge (ou début du Moyen Âge ?). Le phénomène est très lent et l’on observe encore dans certaines régions la construction de résidences rurales aristocratiques où l’architecture et le décor demeurent dans la tradition des siècles précédents.

Les recherches montrent en parallèle une diminution sensible du nombre de sites ruraux, qui a longtemps été appréhendée de manière extrêmement négative. On envisage désormais qu’elle reflète une transformation profonde du peuplement des campagnes, où l’habitat dispersé tend à disparaître au profit d’un habitat plus regroupé, le phénomène ne s’achevant qu’à la fin du haut Moyen Âge.

Cette transformation du réseau de peuplement est, entre autres, illustrée par l’apparition puis la multiplication de nouveaux types d’occupations, aux 5e et 6e s. comme les sites de hauteur ou des établissements d’aspect « villageois ».

Un dernier aspect de la période, et non des moindres, est la christianisation progressive de populations rurales, illustrée par l’apparition d’églises dans les campagnes.

Communicants

Michel Kasprzyk, ingénieur chargé de recherche à l'Inrap, membre associé à l'UMR 6298 ARTEHIS de Dijon. Il consacre ses recherches à l’étude de l’Antiquité tardive en Gaule. Il a dirigé ou participé à plusieurs programmes de recherche et ouvrages traitant de la période : « L'Antiquité tardive dans l'Est de la Gaule, 1. La vallée du Rhin supérieur et les régions limitrophes » (2011) ; « L’Antiquité tardive dans l’Est de la Gaule, II. Nécropoles et rites funéraires de l’Antiquité tardive » (2016) ; « Les agglomérations secondaires de l’Antiquité tardive dans le nord de la Gaule » (2017) ; « Gallia Rustica. Les campagnes du Nord-Est de la Gaule de la fin de l’Âge du fer à l’Antiquité tardive » (sous la direction de M. Reddé, 2018) ; « La présence de l’État dans l’Est de la Gaule durant l’Antiquité tardive (250-450 ap. J.-C.) » (2021).

Alexandre Burgevin, chargé d'opération et de recherche à l'Inrap, membre associé à l'UMR 6249 Chrono-environnement de Besançon. Il consacre en partie ses recherches sur l’Antiquité tardive en Bourgogne-Franche-Comté. Il est président de l’association Antiquité Tardive En Gaule depuis 2017.

Discutante

Caroline Michel d'Annoville, professeure en archéologie et histoire de l'art de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge à Sorbonne Université. Elle est membre de l'UMR 8167 Orient et Méditerranée. Ses recherches l'ont conduit à aborder, entre autres, des sites de campagnes des IVe-VIIe siècles dans le cadre de fouilles préventives et programmées.

Cycle de conférence organisé par l'Inrap en partenariat avec OPUS.

Cycle : Nouvelles approches sur l’Antiquité à travers l’archéologie préventive

La multiplication des fouilles préventives sur l’ensemble du territoire national a permis un renouvellement important des connaissances sur l’Antiquité, restées très longtemps tributaires de données anciennes et de découvertes très ponctuelles, en particulier sur la Gaule romaine.
Que ce soit dans le domaine de l’urbanisme et de l’architecture, dans celui des pratiques funéraires ou de la religion, de nouvelles approches et de nouvelles méthodes sont mises en œuvre. L’essor des sciences paléoenvironnementales, de l’archéobotanique, de la carpologie en particulier ou de la palynologie et désormais des analyses moléculaires qui sont faites directement dans la matière, offrent aux archéologues l’opportunité d’aborder de multiples aspects de ces sociétés antiques, depuis l’alimentation des populations, les pratiques rituelles au sein des sanctuaires ou encore les dépôts funéraires jusqu’aux fonctions des espaces habités, comme des objets du quotidien.
Une nouvelle description du monde antique est en cours.