L’application des sciences dures à l’archéologie a permis, durant ces dernières années, de dépasser d’anciens supposés. Par la mise en évidence des contenus, les analyses biochimiques ont révélé des substances inattendues, répondant difficilement à un usage alimentaire et témoignant d’une pharmacopée parfois exotique et coûteuse. La recherche de parallèles aux mélanges identifiés, dans les sources écrites anciennes (traités médicaux et naturalistes), a confirmé cet usage thérapeutique et dévoilé une large palette d’applications allant du mal de dent à l’épilepsie, en passant par les vers intestinaux. Au vu du contexte de découverte des objets analysés, les sépultures, ces résultats ont alors nécessité de revoir la fonction de la vaisselle funéraire, considérée jusque-là, soit comme viatique pour l’éternité soit comme restes du banquet funéraire.

Sandrine Linger-Riquier, chargée de recherches à l’Inrap, céramologue, membre associée à l’UMR 7324 CiTeres de l’université de Tours

Après un doctorat en histoire, spécialité archéologie en cotutelles entre les Universités de Paris I Panthéon-Sorbonne et F. Rabelais de Tours, portant sur les aspects typo-chronologiques et culturels de la céramique de l’oppidum d’Orélans/Cenabum et la cité carnute aux IIe et Ier s.  av. J.-C. soutenue en 2008, elle poursuit parallèlement ses recherches sur les contextes funéraires et notamment sur l’usage des céramiques dans ces contextes. Elle dirige depuis 2019 le PCR-Althéré, Alimentation et thérapeutique en région Centre-Val de Loire, de la protohistoire à l’époque moderne, qui a pour vocation d’identifier le contenu des récipients et d’authentifier leur finalité par des recherches dans les sources.

Sandra Jaeggi, enseignante-chercheuse en histoire ancienne à l’ICP et membre associé au laboratoire HeRMA, UR 15071, Poitiers

Après un doctorat en archéologie et histoire en cotutelles entre les Universités de Fribourg (Suisse) et de Bretagne Sud, portant sur les biberons gallo-romains, le lait et la formation de l’enfant, elle poursuit sa recherche sur les plantes produisant une substance lactée à l’Université de Lyon 2 (HiSoMA). Elle poursuit aujourd’hui une recherche sur la question de nature dans la médecine ancienne (programme de recherche de l’Institut Catholique de Paris Représentations de la nature, de l’environnement et du monde vivant dans les images et les textes littéraires) et collabore étroitement au PCR Althéré dirigé par Sandrine Riquier.